Ce sera pour une autre fois. (Libre)

Une nouvelle fois devant son café censé le réchauffer, Zachary était immobile, les yeux dans le vague, l'esprit dans les vappes. Machinalement, il tournait une vulgaire cuillère de plastique dans le gobelet, le regard fixé sur les horaires d'arrivée du prochain vol, vol qu'il attendait avec impatience. Bien que le café dans la galerie marchande de l'aéroport soit à l'intérieur, il y faisait aussi froid que dans le vent indiquant l'arrivée de l'hiver soufflant au dehors, les baies vitrées laissant admirer le spectacle d'une pluie tombante faisant se presser les voyageurs à extraire des taxis leurs valises et entrer. Lui-même, légèrement mouillé à son arrivée, avait depuis pris le temps de sécher plus ou moins, ses cheveux restant encore humide.

Le jeune homme était enveloppé d'une lourde écharpe et d'un manteau, le temps ne permettant un habit plus léger sur le dos. Son oeil habituellement vif avait perdu son entrain, la fatigue prouvée par ses lourdes cernes et la lassitude s'exprimant sur son visage empietant sur sa santé mentale et sa motivation. Le tirant de son songe, une femme peu adroite dans une de ses manoeuvres, heurta l'arrière de la tête de Zach avec son sac à main porté sur l'épaule avant de se retourner et de marmonner quelques excuses, pas plus chaleureuses que des insultes.

Contrairement à ce qu'il aurait put penser, sa main ne fit que se refermer sur un pression un peu plus forte au niveau de son accoudoir et sur le gobelet, mais sans plus... Lourd effort. Il se contenta alors de se retourner vers cette même femme qui venait de finir ses "excuses" et lui lança du sourire un "merci" tandis que son regard lui demandait de partir, et vite. Pas la peine de le comprendre deux fois, elle s'exila à l'autre bout du petit café. Il était assis à ces tables extérieurs, celles qui sont rondes et l'on peut y caser une assiette et à peine un verre en plus, montée sur un long pied, les chaises froides et métalliques allant avec.

Un clignotant rouge s'alluma sur le panneau d'affichage... L'avion aurait du retard... Turbulances... Il ne pouvait attendre plus longtemps. D'un trait, il but le fond de café à présent froid qu'il lui restait, attrapa à ses pieds ses minces affaires se résumant à un sac de votage aussi gros qu'un sac de cours et marcha vers la sortie... Il l'aurait un autre jour. Poussant la porte, il n'eut besoin de faire que quelques pas sur le trottoir tout en appelant un taxi avant qu'il ne heurte quelqu'un brusquement, l'obligeant à faire trois bons pas en arrière pour ne pas perdre l'équilibre.

Le soleil s'était couché, et c'était maintenant une obscurité sombre accentuée par les gros nuages noirs qui n'en finissaient plus de décharger leur pluie sur New York City. Sylar parcourait la ville à la recherche de Heroes, il comptait beaucoup sur le hasard. Son pouvoir de mémoire absolue lui avait permis de se remémorer plusieurs noms qui se trouvaient sur la liste du docteur Suresh. L'une de ces identités reconnues sur la liste était celle de Zachary Lewis. Sylar enfila son ensemble noir et sa casquette, avant de se mettre en route pour le lieu d'habitation du jeune homme. Là il apprit qu'il était partit sans rien dire avec un sac de voyage sur le dos. Sylar ne connaissait que trois moyens de quitter la ville : le train, l'avion, ou la mer. Par pur hasard donc il se rendit à l'aéroport, en éspérant reconnaître le jeune homme.

Il descendit du taxi qu'il avait emprunté, et à peine arrivé sur le trottoir un jeune homme lui rentra dedans de plein fouet. Alors que lui ne bougea presque pas, le jeune homme lui fit quelques pas en arrière. Le taxi s'en alla. Sylar regarda le jeune homme, sans l'aider à se relever. Pour un tueur, il avait de la chance. Il ne lui fallut pas trop de temps pour comprendre qu'il se trouvait en face de sa cible, Zachary. Finalement, il s'approcha et l'aida à se relever.

" Excusez moi, j'aurais du faire attention. Laissez moi donc vous offrir un café ou un thé pour vous réchauffer, vous êtes trempé ! "

Légèrement sonné, Zach eut besoin de quelques courtes secondes pour commencer à vouloir se relever. Une main tendue devant lui, apparement voulant l'aider à se remettre sur pieds, l'incita à s'y accroché, chose à laquelle le jeune homme n'hésita pas. Une fois debout, il s'épousseta légèrement, le béton humide sur lequel il était tombé ne semblant pas plus poussièreux que ça ne nécissitant même pas de prendre la peine de retirer de ses vêtement traces de poussière.

D'un coup d'oeil, Zachary maudit une imperfection du béton sur laquelle apparament il avait trébuché et tombé alors que son équilibre allait à peu près tenir bon. Il avait remercié l'homme l'ayant aidé à se relever d'un très léger sourire et d'un mouvement reconnaissant de la tête, les mimiques de ce genre étant en ce moment plus utiles qu'un mot pouvant se trahir.

- Non, je ne regardais pas où j'allais, c'est de ma faute, désolé...

Le même homme reprit sa phrase, faisant plus ou moins douter le jeune étudiant sur sa réponse... Il était vrai qu'il venait de sortir de l'aéroport pour ne pas rester trop longtemps sur place, par sécurité, étant donné qu'il devait être suivi. Après tout, il serait en bonne compagnie... Si Sylar voulait tenter quelque chose, cet homme saurait surement l'aider.

- Euh... D'accord...

Il tourna donc les talons pour suivre Sylar à l'intérieur du batiment, encore inconscient de son identité. En même temps, Zachary réfléchissait à la sienne: devait-il changer de nom pour se protéger? Ou lui faire confiance? De toutes façons, Sylar est un tueur en série, jamais il n'oserait s'aventurer dans des endroits aussi peuplés que l'aéroport. Rassuré, le jeune homme dut accélérer son allure celle de son homme étant près de deux fois plus rapide que la sienne. Ils s'installèrent dans un café paraissant un peu moins miteux que le premier visité par l'étudiant. Lorsque la serveuse arriva, il se commanda un thé et laissa à son tour commander Sylar. Après qu'elle se soit éloignée, il parla sur le ton d'un confident:

- Vous... Vous N'avez pas d'avion à prendre?

Le panneau d'affichage auquel Zach jeta un coup d'oeil indiquait que le prochain avion partait dans trois heures... Attendait-il quelqu'un aussi?

[ désolé pour le retard ! ]

Sylar entra dans l'aéroport suivit de peu par Zachary, qui tenait absolument à garder la faute pour lui. Le tueur fit bonne figure, il insista en disant que c'était lui le responsable alors qu'évidemment c'était au jeune homme de regarder où il allait, un autre serait probablement déjà mort. Sylar pénétra dans le café le plus discret, donc le plus miteux, où il y avait le moins de monde possible au cas où la situation dégénèrerait, ce qu'il n'éspérait pas forcément. Ce qui était sur, c'est que si ce qu'il voulait faire devait être fait maintenant, peu importe les conséquences, il agirait sans doute et sans remord. Il s'installa à une petite table ronde, ne prenant même pas la peine d'ôter sa casquette qui cachait son visage à moitié, et laissa le jeune homme faire de même en face de lui. Une serveur grassouillette et peu recommandable arriva pour prendre les commandes, Zachary demanda un thé et Sylar un cappuchino. Une fois que la serveuse se fut éloignée, le jeune homme s'inclina légèrement en avant comme pour installer un climat confidentiel et demanda si son interlocuteur n'avait pas d'avion à prendre. La situation avait fait que Sylar lui même sur le coup ne trouvait pas de motif à sa présence dans un aéroport. Après quelques secondes d'hésitation il finit par dire :

" Ce sont tes parents qui m'envoient Zachary, je suis une sorte de détective privé, ils se sont quelque peu inquiétés de ton départ soudain et m'ont immédiatement appelé. Comme tu peux le constater je suis rapide, je t'ai déjà retrouvé. J'éspère que tu ne te sens pas trahi, mais je vais devoir te ramener chez toi "

* Et sur le chemin du retour je vais t'emmener dans une ruelle bien sombre pour qu'on puisse discuter seul à seul de ton pouvoir, que je te volerais en t'assassinant sauvagement par la suite. *

[C'est rien!]

Dans un regard plus ou moins apeuré après la déclaration de Sylar à son sujet, le jeune homme eut un mouvement de recul. Ses parents? Ils l'avaient presque jeté dehors après avoir appris l'existence de son pouvoir, voulant se mettre en sécurité, le poussant à fuguer... Pour leurs sécurité autant que la sienne. Comment avaient-ils osé? Les sourcils légèrement froncés, il fallait dire qu'il avait du mal à se confronter à cette éventuelle réalité qui serait pour lui assez dérangeante: s'il retournait chez lui, Sylar n'aurait aucun de mal à le retrouver, et le tuer, ainsi que ses parents...

Ne sachant que dire face au regard plutôt inquiétant du "détective" comparé à son propre regard inquiété, Zachary restait bouche-bée, ne rompant le silence que pour lancer un merci à la serveuse qui venait de déposer sur leurs tables ce qu'ils avaient commandé. Pourtant, le jeune étudiant n'y toucha pas, préférant ne lacher du regard l'épaisse fumée se soulevant de l'eau bouillante où macérait des herbes dégageant une odeur plutot agréable comparé au reste du café...

- Ais-je le choix?

Cette fois-ci, il releva son regard et ses yeux passèrent à un regard plutot mauvais, dégouté d'avoir été retrouvé aussi facilement, ayant pourtant tout fait pour se tenir le plus éloigné possible d'une éventuelle piste qui l'amènerait à lui. Il regrettait une certaine sympathie avec l'homme assit en face de lui, son soutien aurait pu l'aider à survivre alors qu'à présent, il n'avait que l'image d'un traitre à ses yeux. Il serait tué... Quand? La nuit de son retour? Peut-être sur le chemin? Et si Sylar ne savait même pas son existence? Peu de chances que ce soit le cas.

- Quel est votre nom?

Autant savoir à qui il avait à faire... S'il avait un jour la chance de lui rendre la pareille.

[ Je pense que l'évocation de mon nom devait amener cette histoire de "papa" ]

" Mon Nom ? "

Sylar en avait assez de jouer à ce petit jeu, les heures tardives approchaient et le café dans lequel ils se trouvaient se vider à une vitesse rapide. Très vite ils étaient seules, et la serveuse ne cessait de les regarder en espérant qu'ils partent vite pour qu'elle puisse fermer boutique. Il jeta des brefs regard à droite et à gauche, il n'y avait pas d'issues de secours, sauf peut-être dans la cuisine mais ce n'était qu'une hypothèse et de la vérifier n'était pas un luxe de temps que le meurtrier avait.

" Mon nom est Gabriel Gray, ou si tu préfères ... "

Il leva ses deux doigts et la grande grille de fermeture descendit d'un coup sec, enfermant la serveuse et les deux hommes tels des animaux en cage. Il jeta un regard froid et malicieux, traduisant l'expression d'un homme qui venait de réussir son coups. Il dit sur cette voix qui semblaient sortir tout droit des enfers :

" ... Sylar "

La serveuse sortit en courant de la cuisine et s'aperçu que le vacarme qu'elle avait entendu avait bel et bien été provoqué par le rideau en féraille. Elle pressa le bouton pour que ce dernier se relève mais rien n'y faisait, ils étaient tous les trois bloqués derrière. Elle se mit à jurer, dire des gros mots, étant toujours persuadée que c'était un soucis mécanique qui était à l'origine de tout ça. Sylar fit une grimace découragée devant une telle stupidité, il en avait ras le bol d'elle. Il leva sa main et la projeta à toute vitesse contre la grille métallique, où elle s'assoma avant de retomber violemment au sol. Zach se leva de sa chaise et Sylar en fit de même.

" Tu es surpris Zach ? Je peux voir que non, ma petite histoire de détective ne te semblait pas trop cohérente je suis pas toujours très fortiche pour inventer ce genre de petits faits divers. Maintenant je suppose que tu sais ce qui t'attends ... Je ne sais pas encore quel est ton pouvoir mais je crains de devoir le découvrir par moi même"

Sylar leva sa main et Zach décolla du sol, maintenu en l'air par la télékinésie, avant de pointer un index meurtrier vers le front du jeune homme, prêt à lui ouvrir le crâne.

Gabriel Gray... Gabriel Gray... Ce nom lui disait tellement quelque chose! Il l'avait déjà entendu... Où, quand? Le rideau métallique se baissa avec une telle force que le boucan résonna dans le café vide, enfermant la serveuse ainsi que lui-même. Apparement, pas l'homme assis en face de lui, d'après ce qu'il avait vu, c'était de son plein gré. Lorsque le nom de Sylar vint à ses oreilles, le jeune homme eut un mouvement de recul, une expression horrifiée accrochée au visage. Combien de fois avait-il pensé à cette rencontre inévitable? Avait-il seulement trouvé une solution sur ce qu'il ferait si cela devait arriver? Non... S'il avait du croiser son père, il aurait pour lui semblé être plus simple de lui dire la simple vérité.

Alors que la serveuse grassouillette s'acharnait sur le bouton censé s'occuper du rideau métallique sous les yeux désespérés du tueur, Zachary en profita pour retirer ses gants qu'il lança plus loin, les yeux rivés sur son agresseur, déterminé à mettre fin à ses jours, père ou pas, s'il s'en prenait de trop près à lui... Surement dans ses intentions... La serveus vola et heurta de plein l'entrée barrée par tout ce métal avant de tomber dans un résonnement de fracas métallique ainsi que dans un bruit mat contre le plancher de son café. Il s'était levé, quelques secondes avant Sylar, le regard posé sur cette forme inerte au sol avant de reposer ses yeux sur l'homme alors qu'il parlait.

- A vrai dire, pendant une minute, j'y ai cru...

Il n'eut le temps de se passer une seconde de plus que le brun était suspendu dans les airs sans même avoir eu le temps de le froler, surement de la même façon que Sylar avait projeté la serveuse, légèrement étouffé par cette pression, et largement effrayé par cette idée de mourir dans à peine quelques secondes devant le doigt menaçant du tueur, pointé sur son front... Son cerveau... Dans un infime effort, dans un long soupir, autant qu'on pouvait lui permettre, il lança, sur un air de défi:

- Vous dites vous appeler Garbiel Gray? Dans ce cas, enchanté, je me nomme Zachary Gray...

Ses mains ne pouvaient toucher rien qu'une parcelle de peau du tueur sans que celui-ci n'évite le coup. Le seul moyen était de le prendre par surprise, le fait d'avouer qu'il était père sur un moment aussi crucial pouvant le déstabiliser, voire même lui couper toute envie de le tuer, là, maintenant. La respiration du jeune homme se faisait plus difficile à chaque souffle et pourtant, il ne lachait des yeux son père, attendant une réaction, suffoquant à moitié.

Lorsque le jeune homme accompagna son prénom du même nom de famille que lui, il fronça les sourcils. C'était quoi ? Une ruse ? Un moyen de gagner du temps ? Puis dans son esprit tout ceci prenait une certaine cohérence : sa mère l'avait obligé il y a deux ans à faire un don de son liquide fertile pour des pauvres parents qui n'auraient pas la chance de pouvoir concevoir leurs enfants eux-même. Et voilà que le fruit de cette expérience se trouve suspendu à 50 centimètres devant lui, lui qui était selon Zach son père biologique. C'était ... vrai ? Il ne pouvait le croire, mais ce coup porté en plein coeur lui fit relâcher son étreinte sur le jeune homme qui retomba sur ses jambes au sol. Le serial eut quant à lui une réaction étrange, il fit un pas en arrière, comme si il fuyait un pire monstre que lui-même.

" Ce ... n'est pas ... possible "

A dire vrai lorsqu'il dévisagea mieux le jeune homme toutes sortes de ressemblance lui sautèrent aux yeux. Le monde était flou autour de ce jeune homme, même le fait que Sylar ai remarqué qu'il avait ôté ses gants avant d'être soulevé, ça signifiait que son pouvoir s'utilisait au touché. Mais il s'en moquait, cette idée lui trottait dans la tête, Zachary Gray ? Il avait un fils biologique ? Mais était-il capable de tuer son propre fils ? Et d'ailleurs pourquoi le tuer ? Oui ... là ses sourcils retombèrent, et son caractère machiavélique lui revint, accompagné d'un sourire sadique qui contrastait avec la mine déconfite arborée il y avait à peine quelques secondes encore. Si c'était réellement son fils, il devait y avoir certains caractère héréditaires, comme par exemple une soif de pouvoir, un soif de régner ?

" Ton pouvoir ... si tu pouvais le mettre au service d'une cause, tu choisirais le bien ? ou le mal ? Je vais formuler ma question autrement, si il est vrai que tu es celui que tu prétends être, tu dois penser comme moi, et voir le monde tel que je le vois : c'est une grosse pomme qui n'attend que nous pour la croquer. Tu es avec moi ? ou contre moi ? "

Le contact de ses pieds à nouveau sur le sol était le bienvenue, même si son propre poids lui paraissant quelques instants plus tôt inexistant fut difficile à rattraper, lui faisant légèrement perdre l'équilibe, devant attraper une chaise pour ne pas tomber. Chaise qu'il lacha presque immédiatement en sentant le bois chauffer entre ses doigts meurtrier. Ses yeux n'avaient laché que pour quelques secondes ceux de Sylar avant de s'y reposer d'un regard entre le neutre et le reproche, le fait de l'avoir fait passer si près de la mort n'étant pas le meilleur cadeau que l'on pouvait lui offrir. Alors que l'expression effrayée de Sylar vis à vis de son propre fils était retombée pour donner un air encore plus sadique qu'il n'avait déjà, Zachary resta pourtant de marbre pendant ses propos, cherchant les mots justes pour répondre non pas ce que le meurtrier voulait savoir mais ce que lui même voulait dire.

- C'est maintenant que je m'aperçois que je fuyais quelqu'un qui ne me cherchait pas... Mais cherchait un moyen de devenir supérieur à tout ceux qui ont eu la chance de l'être. Si je devais être contre vous, cela voudrait dire que je m'élèverais contre non seulement un tueur psychopate et en soif de pouvoir, mais aussi contre mon propre père. Je ne prendrais ce risque pour perdre l'occasion de devenir quelqu'un.

Depuis tout ce temps, il l'avait fuit et maintenant le félicitait de l'avoir retrouvé, n'ayant plus à craindre personne, étant à craindre des autres. Cette idée de pouvoir auprès d'un homme assez puissant pour tuer sans pitié rendait son sourire déjà mesquin plus sombre, son regard plus noir. Non, il ne sous-estimait pas son père, non il ne se croyait pas supérieur, il en espérait beaucoup au contraire de cet alliance. Pourtant, une chose le tracassait et il devait en mettre faim: il tendit une main déterminée à Sylar, le regardant droit dans les yeux et lacha sur le ton d'un confident:

- A condition de me promettre que ce genre de manège ne recommence plus lorsque ça m'est adressé.

Sylar écouta son fils lui dire qu'il s'était trompé sur les motivations du tueur, et qu'il ne risquerait pas de rater une occasion de se faire à son tour un nom, de prendre à son tour une importance plus grande, de gagner plus de pouvoir, et surtout il ne voulait pas se battre contre son père. Un sourire vaincqueur et sadique se dessina sur le visage du serial killer, qui finalement trouva cette rencontre très agréable. Cependant, lorsque Zach lui tendit une main amicale, en ajoutant une condition à cette alliance, son regard redevint sombre et il leva sa main vers le jeune homme, commençant à l'étrangler lui laissant à peine de quoi respirer :

" Non mais tu t'es pris pour qui ? Les conditions c'est moi qui les fixes. Et tu crois m'avoir comme ça ? Il y a pas cinq minutes tu as ôté tes gants pour te battre contre moi, et maintenant tu veux que je te sers la main ? Tu me crois aussi bête ? C'est quoi au juste ton pouvoir ? "

Puis un bruit contre la grille métallique, son regard se tourna et il put voir la serveuse qui s'était réveillée, et que plusieurs personnes se tenaient contre la grille, silencieuses, observatrices, comme si elles croyaient voir une scène de théâtre. A nouveau il afficha une grimace déconfit, avec son autre main il fit un mouvement en avant, et quand il recula un parfait pieux de glace apparu, flottant dans les airs, avant de se jeter à la manière d'une lance sur la serveuse, qui fut transpercée de part en part et clouée contre la grille en métal. Son sang gicla sur quelques uns des spectateurs qui se mirent à hurler, comprenant que tout ceci n'était pas une comédie. Sylar regarda le cadavre de la femme, pendue dans les airs mais inerte :

" Voilà maintenant regarde ce que tu m'as fait faire "

Ensuite ce qu'il voulait éviter arriva : les quelques gardiens de la sécurité arrivèrent et menacèrent le tueur avec leurs armes de poing. Ils ordonnèrent de relâcher le jeune homme, ce qu'il fit, laissant Zach à nouveau reprendre son souffle, avant de lever les bras, jouant le jeu de ces faibles policiers. Et puis tout cela arriva vite, d'un coup toutes les armes des agents se retournèrent contre eux et les tuèrent, chacun une balle en pleine tête. Ces coups de feu ne firent qu'accentuer la panique, mais pour l'instant Sylar et Zach était tranquille, en attendant l'arrivée de la cavalerie :

" Bien ... Je crois que je t'avais posé une question ? "

Evidement, il t'as retrouvé jusqu'ici, tu croyais vraiment qu'il n'était doté d'assez d'intelligence pour voir que ton pouvoir avait un apport direct avec le touché? De nouveau, l'air lui manquait, affreusement, et pourtant "hors" d'atteinte du tueur. Il mis une de ses propres mains, totalement inoffensive pour lui à sa gorge, se retenant de suffoquer trop bruyamment. Sous ses yeux tenant un air de défi, il écoutait Sylar le questionner à propos de son pouvoir. il ne pouvait répondre, même s'il le voulait, le manque d'air étant si important que tenter de parler pourrait paraitre suicidaire. Une autre main levée l'inquiéta soudainement: elle ne lui était pas adressée apparement...

En quelques secondes à peine, un pieux de... Glace? Se forma à quelques centimètres du creux de sa paume, pointe visant la serveuse grassouillette venant de se relever sans même que le jeune homme ne s'en aperçoive. L'horreur le prit lorsque la glace embrocha violament la pauvre innocente, se rendant à ce moment compte de toute la pitié que Sylar n'avait pris la peine d'envisager. Bientot, plusieurs gardiens avaient accourus, alertés par le bruit. Il ne fallut qu'à peine un instant pour que Sylar s'en débarasse, faisant fuir un bon nombre d'ancien spectateur. Le jeune homme avait gardé sa main contre sa gorge, reprenant à grande peine son souffle, maintenant que le meurtrier lui avait laissé cet chance.

Il se redressa, avec une envie de déclarer quelque chose, brulante au creux de sa gorge en feu, mais il n'en fit rien, préférant cette fois s'exécuter plutot que de risquer si maladroitement sa vie après avoir tenu si longtemps devant Sylar:

- Mon pouvoir est effectivement tactile et dangereux... C'est une sorte de venin, je peux en faire ce que je veux...

Est-ce que le lui dire était une bonne idée? Il allait bientot le savoir... De toutes façons, il était enfermé ici, soit il mourrait pour ne pas l'avoir dit, soit il aurait une chance de s'en sortir en s'executant ou alors il mourrait par la soif de pouvoir du tueur.

" Tu libères du poison avec tes mains ? C'est intéressant ... "

Là Sylar du se battre contre lui même, qu'est-ce qui importait le plus ? La soif de pouvoir ou l'amour qu'il se devait d'avoir envers Zach, étant son père. Cette abilité que le jeune homme venait d'énoncer, le tueur ne l'avait pas encore vu à l'oeuvre, mais il la désirait comme tous les autres pouvoirs. Puis, au loin, le bruit des sirènes, l'heure du départ était imminente.

" Je dois partir ... Si j'étais toi je resterais là, t'es innocent dans cette histoire personne ne pourra retenir quoique ce soit contre toi, et les témoins ont bien vu que tu n'as rien fait, tu es la victime. "

Sylar tourna les talons et usa de sa télékinésie pour soulever le rideau de fer, avant de sortir du café et de le laisser retomber derrière lui, enfermant Zach. Il se retourna pour le regarder à nouveau, son fils, ça paraissait irréel.

" On va se revoir vite ... "

Et il sortit d'un pas pressé, s'enfonçant dans l'obscurité de la nuit bien avant que les policiers n'arrivent.

Le regard envieux que lui adressait son propre père vis à vis de son pouvoir était pour le moins des plus inquiétant, laissant oser Zachary à froncer légèrement des sourcils. Ses propos suivants n'étaient pas non plus des plus rassurants, lui conseillant de rester ici... Avait-il vraiment le choix? Le jeune homme se tut donc pendant qu'il parlait jusqu'à ce que le tueur tourna les talons, soulever par la seule force de sa pensée le rideau de fer et passer de l'autre côté avant de le faire retomber dan un grand fracas métallique. Le temps que Zach se précipite vers la sortie ouverte par Sylar, elle fut de nouveau fermée, l'emprisonnant dans le café lugubre, terni de plus par le cadavre à moitié transpercé par un pieux de glace résident à l'entrée, contre le rideau de fer. Le dernier regard de son père lui étant adressé était pour le moins étrange, semblant essayer de se rendre compte de "ce qu'il avait fait".

Appuyé contre le rideau froid, le jeune brun le regardait d'un oeil implorant, le suppliant de le laisser sortir... Des yeux, il évitait le cadavre ensanglantée de la serveuse, un certain dégout coincé au fond de la gorge pour se meurtre sans raison particulière si ce n'est peut-être le fait d'un sadisme sans nom... Ou tout simplement pour leur "sécurité"... Ou juste la sienne peut-être. A présent, Sylar s'éloignait sans avoir prêté plus d'attention à sa prière, lui précisant juste qu'une nouvelle rencontre ne tardera. Il avait hésité à l'appeler par son nom, le fait d'être son fils ne lui permettant pas plus qu'un autre de ne pas avoir peur de lui. Pourtant, sa voix s'éleva quelques secondes après que la silhouette sombre de l'homme eut disparue dans l'obscurité de l'aéroport que tant de monde avait fuit.

- Je suis recherché!

Le silence seulement troublé par l'écho de sa voix fut la seule réponse au jeune homme, secouant le rideau métallique pour tenter de sortir. Rien à faire... Sylar s'était "envolé" sans un mot suplémentaire, sans un regard de plus, sans même qu'il eut entendu les derniers propos de son fils. Effectivement, il était recherché par la police, pour meurtre... Involontaire? Plus ou moins... L'envie de tuer était là au moment où il l'avait agressé d'un coup de poing... Savait-il seulement qu'il était venimeux? Ce fut ce jour-ci qu'il s'aperçut de ses capacités.

Dans un instinct de survie, quelque soient les conséquences, Zach pressa de ses mains les barres de fer froides, une certaine idée en tête. Après de durs efforts prouvés par l'expression de son visage. Bientôt, il pouvait sentir ses mains bruler sur le fer qui fondait à mesure que le venin s'y répandait. En quelques minutes, alors que les sirènes résonaient dans la ville, plus loin, amenant leur renfort pour se débarasser du parasite étant venu pour hanter l'aéroport, le jeune homme se glissait avec peine dans la mince brèche qu'il avait causée à travers le rideau jusqu'à se retrouver "à l'air libre". Courant dans la direction inverse de celle prise par son père, Zachary fuyait à présent les lumières des girofares dansantes sur les murs assombris de la place avant qu'il ne disparaisse à son tour dans l'ombre.